8 mars : Ces droits des femmes qui s’acquièrent sur le dos d’autres

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8 mars : Ces droits des femmes qui s’acquièrent sur le dos d’autres

Au cours de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, j’ai fouillé en vain et je n’ai trouvé aucune trace de la moindre indignation sur la traite au Mali, au Sénégal, en Mauritanie, en Côte d’Ivoire etc… des petites bonnes appelées aides ménagères contre un salaire de misère dans ces pays. Rien, même auprès des grandes militantes des droits des femmes. 7.500 CFA (11€) par mois pour les mieux payées de ces servantes pour des journées interminables de servitude, de brimades et d’humiliations. Un salaire que beaucoup d’entre elles auront d’ailleurs du mal à se faire payer en fin de contrat. Une injustice sur une autre.

Une connivence regrettable :
Ce sont des milliers de petites mains d’origine rurale, des esclaves entre 7 ans et 18 ans, qui sont ainsi exploitées dans un mépris total de leur droit au vu et au su de tout le monde.

Celles qu’on appelle les « 52 » au Mali, parce qu’elles travaillent 52 semaines par an, sans jamais de vacances font partie du paysage quotidien, débout avant le muezzin et ne retrouve le sommeil le soir dans le cagibi qu’après toute la famille.

Et dire que la plupart des grandes militantes qui se sont affichées hier pour la journée internationale des droits des femmes ont chacune, sans exception, une de ces petites esclaves chez elles. C’est toute l’Afrique Subsaharienne qui est concernée par ce fléau. Culturel diront certains. Non, la traite d’être humain n’est pas une culture, c’est une monstruosité à combattre sous toutes ses formes ! Vous êtes des gens sans cœur sur la question des petites servantes. Des décennies que cela dure. « Des gens sans cœur », je le redis, car il n’y a pas une famille en milieu urbain qui n’en exploite pas contre des miettes en échange de tâches quotidiennes inhumaines.

Le plus aberrant est que les expatriés dans ces pays au compte d’ONG prônant les droit de l’homme, la santé pour tous, la démocratie et la bonne gouvernance font également appel à cette main d’œuvre devenue la norme.

Une justification tirée par les cheveux :
L’excuse que vous brandissez toujours et qui serait que vous rendez à ces jeunes filles un service en les sortant de leur misère rurale est une esquive méprisable. C’est à l’image de ce que l’on reproche à ces droits de certaines femmes qui s’acquièrent sur le dos d’autres…


Après vous êtes les premières (vous, les grandes militantes du Mali, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Niger, de la Mauritanie, de la Guinée, du Burkina Faso etc… ) à brandir les « droits de l’homme » ou la « démocratie » partout où vous le sentez utile pour en tirer les lauriers.

Commencez par retirer à ces filles leur balai quotidien et utilisez-les vous-mêmes pour nettoyer devant chez vous avant de venir faire la danse du ventre parées dans des uniformes de pagne wax devant les Institutions internationales à la recherche de subventions.

Déjà, faire travailler une fillette (un enfant) est un crime. A l’inverse, vous ne voudriez jamais qu’on fasse cela à vos propres enfants. Jouer aux bourgeoises sur la misère de pauvres gamines qui auraient dû être scolarisée n’est autre qu’un manque cruel d’humanité.

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