Mali : quand le machisme ambiant enfante la culture du viol
Dire aujourd’hui qu’il n’y a pas pire pays sexiste que le Mali est loin d’être un leurre et, encore moins, une offense à un peuple qui en a fait une culture. Ne cherchez plus la société patriarcale par excellence, vous y êtes. Dans ce pays, le quotidien des femmes dans tous les domaines d’activité l’illustre à plus d’un titre. Discrimination, inégalité salariale, exploitation, mariage forcé et/ou précoce, harcèlement et viol sont quelques uns de maux dans leur routine.
2/2 Une vidéo circulait depuis quelques jours sur les réseaux sociaux où l’on pouvait voir quatre jeunes hommes violer une jeune fille. Les auteurs présumés de cet acte ainsi qu’un homme ayant agressé sexuellement une très jeune fille ont été mis en état d’arrestation. #Mali
— Primature du Mali (@GouvMali) 8 février 2018
Tout le monde s’émeut hypocritement aujourd’hui sur les réseaux sociaux d’un viol des plus dégradants qu’une femme puisse subir, mais ce qu’on ne vous dit pas, c’est le résultat d’une tradition qui impose aux femmes maliennes de subir tous les maux de la société. Cette pression est tellement forte que vous verrez ces mêmes femmes qui seront les premières à venir réagir violemment à ce post.
La société malienne a formaté ses femmes à la résignation la plus totale.

Subir fièrement au point d’être celle qui ira elle-même chercher une 2ème, 3e ou 4e épouse pour son époux polygame. Et gare à celles qui s’émancipent de ce diktat, elles sont immédiatement taxées d’être à la solde d’un Occident enquiquineur qui vient foutre en l’air des traditions séculaires, un phallocentrisme inoculé depuis le berceau, consolidé dans le cadre familial et plébiscité par l’enseignement et la rue.
La culture de l’impunité

Tant que le balai restera le premier outil que les parents maliens seront fiers de voir leur fillette de 3 ans manier à la perfection, tant que des séminaires sur « Comment devenir une bonne épouse pour son mari » continueront à être organisés pendant que les hommes maliens continuent impunément et au vu et au su de la société leur championnat d’adultère, tant que les couloirs des lieux de pouvoirs serviront de lieu de débauches où les prédateurs abuseront de leur pouvoir sur des femmes impuissantes, tant que tous les autres viols revendiqués gaillardement dans les grins de délinquants (ces lieux de regroupement de fainéants affalés sur une chaise de maille se partageant un mégot de cigarette à 10) à ce jour connus ne sont pas punis, tant que des violeurs, enfants de hauts cadres de l’administration ou enfants de parlementaires qui les soustraient à la justice ne répondent pas de leur forfaiture, tant que les femmes elles-mêmes ne se décident pas, pas par mimétisme du #metoo qui secoue mondialement la hiérarchie machiste, tant que cette société malienne continuera à toujours nier à ses femmes un statut d’être humain à respecter, des viols, le Mali continuera à les compter.
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