Braconnage : le rhino, « bête de sexe »

29 juillet 2013

Braconnage : le rhino, « bête de sexe »

Les chiffres sont effrayants. Malgré l’interdiction, le cap des 500 rhinocéros braconnés a été dépassé depuis le début de l’année 2013. A ce rythme, tout laisse à croire que des sommets de la bêtise humaine seront atteints au détriment de la protection d’une des espèces animales la plus en danger d’extinction immédiate. Les seuls chiffres faisant état du massacre, pour leur corne, de 668 rhino en 2012, 448 en 2011, 333 en 2010, 122 en 2009, 83 en 2008 et seulement 13 en 2007 auraient pu inciter à prendre des mesures beaucoup plus efficaces que celle mise en place depuis des lustres et qui peine à mettre fin à ce fléau.

Rhino braconnageMalgré le cantonnement du cheptel restant dans les parcs nationaux et privés, la mobilisation d’unités spéciales des différentes armées des pays concernés en Afrique et, finalement, l’empoisonnement des cornes pour les rendre impropres à la consommation, le rhinocéros continue d’être traqué jusque dans ces derniers retranchements et fusillé à la kalachnikov là où sa sécurité devrait être indiscutable.

Une seule cause à cet horrifiant massacre : un lucratif trafic découlant de la vente des cornes de rhino à prix d’or. A la manœuvre, de puissantes organisations mafieuses supervisant cette contrebande n’hésitent plus à organiser le braconnage comme de véritables opérations de guerre.

Considérée comme un puissant aphrodisiaque dans plusieurs pays d’Asie, la corne de rhinocéros y est négociée à des tarifs dépassant le prix de l’or et de la cocaïne. Une croyance asiatique attribue à sa poudre un pouvoir qui rendrait plus viril et augmenterait les performances sexuelles au même titre que la stimulante pilule bleue, viagra® de son nom.

Pourtant, toutes les études scientifiques sont unanimes pour démontrer que ces affirmations sont loin d’être fondées. La constitution des cornes de rhinocéros se résume principalement à une très forte concentration en kératine, la même matière qui entre dans la composition de nos ongles, de nos cheveux et des sabots des équidés, des cervidés et de certaines autres espèces animales.

Et si la sensibilisation au braconnage passait par le sexe

L’intérêt grandissant des puissantes organisations mafieuses pour ce trafic est fonction de la demande. Prendre à bras le corps toutes les initiatives qui ralentiraient cette demande pour peser sur l’offre serait une alternative sérieuse à tous les combats menés jusqu’ici. De ce point de vue, on devrait commencer à prendre à partie cette croyance fallacieuse, qui fait de la poudre de corne de rhino, cet objet si convoité par les gens en manque d’érection. Si les braconniers ne lésinent plus sur les moyens jusqu’à étendre une corruption à tous les niveaux de la chaine de protection de ces animaux, en face, le combat devrait s’organiser sous un angle plus ingénieux pour une victoire certaine.

Avis à ces messieurs

Le brevet du Viagra étant tombé dans le domaine public après 15 ans de monopole, pas moins de 15 génériques à des prix défiant toute concurrence pullulent aujourd’hui sur le marché. Pourquoi ne pas lancer sa vulgarisation dans une campagne virale auprès de ces fous de sexe qui favorisent ce trafic. Ce qui est certain, ils banderont plus en se rongeant les doigts ou en dégustant une salade de cheveux qu’en snifant des défenses de rhino.

Solo

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