Mali : quand le machisme ambiant enfante la culture du viol

Article : Mali : quand le machisme ambiant enfante la culture du viol
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9 février 2018

Mali : quand le machisme ambiant enfante la culture du viol

Dire aujourd’hui qu’il n’y a pas pire pays sexiste que le Mali est loin d’être un leurre et, encore moins, une offense à un peuple qui en a fait une culture. Ne cherchez plus la société patriarcale par excellence, vous y êtes. Dans ce pays, le quotidien des femmes dans tous les domaines d’activité l’illustre à plus d’un titre. Discrimination, inégalité salariale, exploitation, mariage forcé et/ou précoce, harcèlement et viol sont quelques uns de maux dans leur routine.


Tout le monde s’émeut hypocritement aujourd’hui sur les réseaux sociaux d’un viol des plus dégradants qu’une femme puisse subir, mais ce qu’on ne vous dit pas, c’est le résultat d’une tradition qui impose aux femmes maliennes de subir tous les maux de la société. Cette pression est tellement forte que vous verrez ces mêmes femmes qui seront les premières à venir réagir violemment à ce post. 
La société malienne a formaté ses femmes à la résignation la plus totale.

Les trois singes de la sagesse illustrant la résignation de femmes du Mali. Crédit photo : Pixabay CC0

 

 

 

Subir fièrement au point d’être celle qui ira elle-même chercher une 2ème, 3e ou 4e épouse pour son époux polygame. Et gare à celles qui s’émancipent de ce diktat, elles sont immédiatement taxées d’être à la solde d’un Occident enquiquineur qui vient foutre en l’air des traditions séculaires, un phallocentrisme inoculé depuis le berceau, consolidé dans le cadre familial et plébiscité par l’enseignement et la rue.

La culture de l’impunité

« La petite ménagère », une des premières récitations dans les écoles du Mali

Tant que le balai restera le premier outil que les parents maliens seront fiers de voir leur fillette de 3 ans manier à la perfection, tant que des séminaires sur « Comment devenir une bonne épouse pour son mari » continueront à être organisés pendant que les hommes maliens continuent impunément et au vu et au su de la société leur championnat d’adultère, tant que les couloirs des lieux de pouvoirs serviront de lieu de débauches où les prédateurs abuseront de leur pouvoir sur des femmes impuissantes, tant que tous les autres viols revendiqués gaillardement dans les grins de délinquants (ces lieux de regroupement de fainéants affalés sur une chaise de maille se partageant un mégot de cigarette à 10) à ce jour connus ne sont pas punis, tant que des violeurs, enfants de hauts cadres de l’administration ou enfants de parlementaires qui les soustraient à la justice ne répondent pas de leur forfaiture, tant que les femmes elles-mêmes ne se décident pas, pas par mimétisme du #metoo qui secoue mondialement la hiérarchie machiste, tant que cette société malienne continuera à toujours nier à ses femmes un statut d’être humain à respecter, des viols, le Mali continuera à les compter.

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Commentaires

Garens Jean-Louis
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J'imagine tout le choc que doivent subir ces femmes au quotidien.
Comme on dit, la résignation est le remède au malheur.
Elles sont obligées de se résigner.
C'est tout de même très vite d'élever la voix. Espérons que dans quelques années, les mentalités pourraient évoluer.
Bon billet !