Je l’ai mon contrôle au faciès, hourra* !

7 octobre 2013

Je l’ai mon contrôle au faciès, hourra* !

Controle au Fa23h10, le RER me dépose à ma station, une des moins fréquentées de ma ligne. Nous sommes quatre à descendre de la même voiture qui donne sur l’unique sortie du quai. Indice suffisant pour comprendre que nous sommes des habitués de la ligne car repérer la voiture qui donne immédiatement sur la sortie d’une station s’acquière dans sa fréquentation. Après 500 m de trotte, le petit groupe que nous formions, chacun à son rythme, se sépare. Je suis maintenant seul dans la rue car mon domicile est un peu plus loin de la gare. Ce bout de chemin restant, je le connais par cœur au commerce, au pavé, au lampadaire et à la  signalétique près. Le calme des 3 rues qui forment mon parcours ne donne place qu’à une observation détachée du décor et du mobilier urbain tout autour. Finalement, je me laisse sereinement avaler les distances comme à l’accoutumé jusqu’au digicode de mon entrée.

Soudain, je vois des ombres furtives dans la pénombre d’un distributeur automatique. Chose qui me sort de la torpeur habituelle de cet instant que je vis tous les soirs à mon retour du travail. Je prends inconsciemment 5 secondes d’arrêt, par curiosité désintéressée, pour voir ce qui vient empiéter sur le calme habituel de mon parcours. Je distingue les silhouettes de 5 personnes dont une plaquée au mur. Cette dernière subit une espèce de violence que je ne peux discerner à l’instant précis. Immédiatement, je vois débouler vers moi un type, 1m68, nerveux, vif qui tout en me précipitant vers le mur me demande ce que je fous là à les regarder. Le bout de rose fluo de son brassard et celui des 3 autres m’indiquent alors que j’ai certainement à faire à des agents de police.

Je me laisse faire.

Les tweets ci après postés à chaud 10mn après décrivent au mieux les minutes qui vont suivre.

 

Que la police soit échaudée après plusieurs faits divers autour de contrôles violents ou répétés sur une catégorie de citoyen donnée est une réalité, l’exaspération des personnes qui les subissent et qui le font savoir par des moyens qui n’entrent pas dans le cadre de la loi n’est pas à négliger.

Mais, quelqu’un qui n’a rien à se reprocher ne devrait logiquement rien craindre de l’institution policière. A part générer des stress permanents, ce genre de comportement venant d’un policier ne sert absolument à rien. Un problème d’autorité ? Cet incident était tout sauf un contrôle aléatoire. Je ne m’aventurerai pas à dire combien de trafics ont été démantelé en agissant ainsi. Et je ne soutiendrai pas non plus que ma physionomie et ma tenue vestimentaire me dispensaient cette nuit de subir un contrôle de ce type, si jamais c’était le cas. Je serai alors passible de discrimination au look car le délinquant n’a pas un profil type, il ressemble à tout le monde.

Je suis rentré chez moi avec ce sentiment effroyable que dehors on peut aussi bien se faire agresser par un voyou, contre lequel une riposte d’auto défense est permise, que par un dépositaire de l’autorité publique appartenant à l’institution censée nous protéger, et ce sans réel moyen de recours car il s’agit de sa parole contre la votre (récente jurisprudence).

Solo

 

Hourra* : le sujet est d’actualité, j’ai des éléments pour en parler.

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